Omar Souleyman, Highway to Hassake (Folk and Pop Sounds of Syria), Sublime Frequencies, 2006
Localisé au cœur du Moyen-Orient, la Syrie était jadis un véritable carrefour culturel qui rayonnait à travers le monde Arabe. Le pays a conservé aujourd’hui ses traditions musicales plus classiques, mais sa musique populaire s’inspire désormais davantage de la culture de masse populaire de l’Égypte et du Liban.
En Syrie, il semble qu’Omar Souleyman soit une légende. Son impressionnant catalogue de cassettes, qui comprend quelque 500 titres, serait visible et disponible tant sur les tapis des vendeurs itinérants que dans les marchés et boutiques de l’ensemble du pays. Highway to Hassake, son premier cd disponible en Amérique du Nord, est un échantillon qui comprend les meilleures pièces issues de ces cassettes produites entre 1996 et 2006.
La compagnie Sublime Frequencies présente le disque Highway to Hassake comme un portrait de la musique populaire syrienne actuelle. La musique d’Omar Souleyman semble être conçue avec l’objectif d’aliéner une audience en la gavant de rythmes rapides et répétitifs. Plutôt simples, la majorité des pièces prennent la forme de chanson à répondre où chaque court couplet est suivi de quelques mesures de claviers ou de luth jouées à une vitesse frôlant l’hystérie. Le tout est appuyé par une section rythmique synthétique, répétitive et frénétique ainsi que des mélodies et instrumentations qui rappellent la musique libanaise, turque, iraquienne et égyptienne. La qualité des enregistrements est souvent passable, parfois même médiocre, et Omar Souleyman n’est certainement pas un grand chanteur ; malgré ce manque de finesse et de subtilité, sa musique a le mérite d’être déstabilisante, entraînante et vraiment efficace.
À Voir :
Le vidéo pour la chanson « Leh Jani », première piste du cd, est tout simplement incroyable. On y voit Omar Souleyman se faire aller la moustache et les lunettes, en compagnie de ses musiciens devant un auditoire en délire. C’est bordélique et chaotique, mais franchement sympathique.
No comments:
Post a Comment