Jorge Ben, Africa Brasil, Philips, 1976
Ma récente passion pour la musique du monde m’a inévitablement amené à me procurer plusieurs disques du Brésil ; la musique brésilienne étant sans doute l’une des plus diversifiées et riches au monde. Au départ, influencée par des traditions héritées de l’Afrique, de l’Europe, principalement du Portugal, et de l’Amérique du Sud, la musique Brésilienne a évolué et créé certains des styles les plus influents au monde tels que la samba, la bossa-nova et le tropicalisme.
La beauté de la musique brésilienne est son caractère populaire. Chaque peuple, chaque région semble avoir ses sons, ses rythmes, ses instruments et ses traditions. On sent d’ailleurs qu’il s’agit d’une musique du peuple, une musique ancrée dans la réalité qui rythme chacune des activités quotidiennes. On dirait même que chaque occasion est prétexte à la danse ou à la création d’un nouveau style.
Les disques de Jorge Ben peignent un portrait de l’évolution de la musique brésilienne moderne. Ayant débuté sa carrière au début des années 1960, le musicien enregistre pendant les années 1960 et 1970 plusieurs albums où il maîtrise et fusionne la samba, la bossa nova, le tropicalisme, le soul, l’afro-beat et plusieurs autres styles. À l’écoute de ses disques, on constate qu’il est un guitariste extrêmement talentueux pour qui chaque style semble naturel. Pourtant malgré les mélodies simples et leur caractère suave et relax, les chansons de Jorge Ben ont des arrangements complexes et subtils.
Le disque Africa Brasil, paru en 1976, est sans équivoque le chef-d’œuvre et le point culminant de la carrière de Jorge Ben. Comme son titre l’indique, cet album mélange la musique brésilienne avec la musique africaine. Cette fusion se traduit par des compositions et orchestrations basées sur des instrumentations et des rythmes typiquement brésiliens qui sont appuyés par des choristes qui rappellent la musique de l’Afrique de l’Ouest de la même époque. Africa-Brasil est un album essentiel où le ton festif est donné dès la première note de la première mesure de la première chanson et se poursuit jusqu’à la fin.
À écouter :
L’album contient 12 chansons et il est difficile d’en sélectionner une seule. J’ai choisi Taj Mahal, la 6ième piste de l’album, tout simplement parce qu’il est impossible d’arrêter de siffler sa mélodie contagieuse après son écoute. D’ailleurs, Rod Stewart à juger bon de plagier honteusement le refrain pour créer son méga succès Do you Think I’m sexy. Mention honorable également au joueur de cuica, cet instrument natif du Brésil rappelant un couinement d’oiseau, qui joue à une vitesse hystérique.
Écouter - Jorge Ben - Taj Mahal
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