Victor Démé, Chapa Blues Records, 2008.
Ma connaissance de la musique du Burkina Faso est quasi nulle et se limite aux quelques cassettes trainant sur notre comptoir de cuisine, particulièrement celles de Black So Man et Bill Aka Kora, rapportées par ma blonde lors de ses séjours au pays. Selon Gérald Arnaud et Henri Lecompte, dans leur ouvrage Musique de toutes les Afriques (Fayard, 2006), le fait que les musiques des peuples « voltaïques » soient majoritairement instrumentales et attribuent une faible part au chant soliste expliquerait « la quasi-absence du Burkina-Faso dans l’explosion et le rayonnement mondial de la chanson moderne ouest-africaine. » Victor Démé, dont le 1er album connaît actuellement un fort succès en France, est présentement en train de changer cette réalité.
Ce disque de Victor Démé est le fruit d’une carrière ayant débuté il y a plus de 30 ans. Né d’une mère griotte et d’un père couturier, Victor Démé quitte le Burkina Faso à l’adolescence pour travailler dans l’atelier de couture familial à Abidjan. Pendant son exil en Côte d’Ivoire, il travaille le jour et fréquente les bars où il débute sa carrière de musicien la nuit. Il joue entre autre au sein de l’orchestre Super Mandé, mené par Abdoulaye Diabaté. Il quitte la Côte d’Ivoire pour retourner au Burkina en 1988 où il se joint à plusieurs orchestres de Ouagadougou dont l’Echo de l’Afrique et le Suprême de Comemba (un vraiment bon nom de groupe). Après plusieurs années de dur labeur, il enregistre son premier disque solo avec l’aide des organismes Ouagajungle et Soundicate, deux organismes voués à promouvoir la musique du Burkina Faso. (D’après les notes biographiques disponibles sur la page myspace de Victo Démé.)
À voir :
La musique de Victor Démé est plutôt simple et mélange des mélodies s’inspirant de la musique latine rappelant par moment la musique congolaise telle que celle de Franco et du TPOK jazz. Le premier extrait Djon maya, est une chanson simplement construite autour de deux guitares acoustiques, d’une basse, de 5 accords, d’une poignée de notes jouées par le guitariste soliste et de la superbe voix de Démé. Djon maya est une chanson d’une émouvante beauté et surtout la preuve que la simplicité a toujours bien meilleur goût.
Ma blonde, elle, préfère Adji de Black So Man.
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