Apr 23, 2009

10 Bahamas

The Mustangs, The Wonderful Side of, GBI Recording, 1975.

À partir des années 1950, avec l’émergence d’une classe moyenne dans les pays occidentaux et la démocratisation du voyage en avion, l’industrie du tourisme connut un développement phénoménal. Pour répondre à la demande, c’est une quantité impressionnante d’hôtels qui furent rapidement construis sur les côtes, souvent sauvages, de plusieurs pays d’Amérique Centrale et des îles des Caraïbes et des Antilles. Dans ces hôtels implantés en zones sauvages et au luxe souvent discutable, il y avait bien sûr la mer, le soleil, les sports nautiques, mais également le « nightlife ». Chaque hôtel offrait à ses vacanciers des spectacles mettant en vedette, entre autres, des orchestres de musique ainsi que des animateurs maison. Plusieurs de ces groupes enregistrèrent pendant les années 1960 et 1970 des disques destinés à être rapportés par les vacanciers en souvenir de leur séjour. En 1972, Frank Penn enregistra même un album intitulé : « Souvenir of Freeport Bahamas » produit par le ministère du tourisme. Aujourd’hui, ces disques réapparaissent en masse dans les marchés aux puces, bazars et ventes de garage. Il n’est d’ailleurs pas rare de trouver des exemplaires autographiés tel que cet album des Mustangs dédicacé : « To Cheryl : A Beautiful Lady ».

À Freeport, localisé à l’extrémité ouest de l’île de Grand Bahama, l’industrie de la musique fut principalement dominée par deux chanteurs soit : Jay Mitchell et Frank Penn. Ce dernier fonda le principal studio de Freeport ainsi que les maisons de disques GBI (Grand Bahama Island) Recording Co. et Penn Records. Jusqu’aux années 1980, il produisit et enregistra plusieurs « bons » disques dont ceux de Cyril Ferguson, Jay Mitchell ainsi que les Mustangs, un groupe de bord de piscine jouant un mix très honnête de calypso, de reggae et de soul américaine. Sans rien réinventer, les Mustangs enregistrèrent pendant les années 1970 trois albums très corrects comprenant plusieurs versions de chansons populaires américaines et jamaïquaines ainsi que ce qu’on pourrait appeler des « standards » de Freeport ; plusieurs de ces chansons furent écrites par Frank Penn, Cyril ‘Dry Bread’ Ferguson et Jay Mitchell. Les trois disques des Mustangs étaient conçus avec l’idée de recréer une soirée dans le sud avec le groupe. On a ainsi droit à quelques introductions de chansons, à la présentation en règle de chacun des musiciens et leur troisième album contient même un bon vieux medley ; simplement à se servir un verre de rhum et c’est tout comme si on y était.

À l’exception de Jay Mitchell, qui fit une tournée américaine pendant les années 1960, aucun des artistes de Freeport ne connut véritablement de succès à l’extérieur des Bahamas. À ce jour, aucun des disques des compagnies GBI et Penn ne sont disponibles au Canada ; la compagnie Numero Group a cependant fait paraître en 2007 : Cult Cargo : Grand Bahama Goombay, une excellente compilation qui fait un portrait des principaux artistes de Freeport des années 1960 et 1970.

À écouter :

Composé par Frank Penn, «The Time For Loving is Now» fut enregistré par plusieurs groupes de Freeport. La version des Mustangs est cependant ma préférée. J’aime particulièrement la qualité de l’enregistrement avec ses basses et percussions qui « grichent » ainsi que ces voix un peu perdues dans le mix qui ne font qu’accentuer le côté amateur de la production.



1 comment:

Ben The Balladeer said...

to bad you don't share the album