Nino Ferrer, Métronomie, Barclay, 1971
Principalement connu pour ses succès pop et légers des années 1960 tels que le téléphon et les cornichons, Nino Ferrer a produit pendant les années 1970 des albums plus engagés et expérimentaux, dont Métronomie qui sombra dans l’oubli dès sa parution en 1971.
En 1967, après avoir connu la gloire et le succès, Nino Ferrer décide de quitter la France pour s’installer en Italie. De 1967 à 1970, il devient un acteur, animateur de télé et chanteur très populaire grâce à des versions italiennes de ses succès français. Finalement, après trois ans d’exil, il décide de retourner en France pour y poursuivre sa carrière musicale. Il s’installe alors dans une grande maison de la région de Quercy dans le sud-Ouest de la France. Il y aménage son studio et décide de mener sa carrière comme bon lui semble. Avant son départ d’Italie, Nino Ferrer enregistre Rats’N’Roll, un album live paru exclusivement en Italie. Cet album marque le début de sa collaboration avec le musicien anglais Mickey Finn. Cette collaboration sensibilise Nino Ferrer à découvrir davantage la musique rock et progressive anglo-saxonne. Rat’s n Roll fut un authentique flop comprenant des versions italiennes des chansons qui allaient se retrouver sur Métronomie paru en France l’année suivante.
Paru en 1971, Métronomie est un court album concept expérimental qui cadre parfaitement dans l’esprit musical de Paris du début des années 1970. Considéré comme le premier véritable album de Nino Ferrer, Métronomie est conçu comme un tout où les chansons s’enchaînent à l’aide d’intermèdes et d’effets sonores. Le ton de l’album se détache totalement de la légèreté des enregistrements précédents et révèle le côté cynique et expérimental de Nino Ferrer. Le disque fut bien sûr un autre un flop commercial éclipsé par son seul « hit » : La maison près de la fontaine, dont le 45 tours s’est écoulé à plus de 500 000 copies.
À écouter :
Métronomie est un court album d’à peine une demi-heure qui comprend seulement 8 chansons dont 3 pièces instrumentales. Malgré sa courte durée, l’album est le plus accompli de Nino Ferrer tant au plan de la composition que des arrangements ; c’est un album qui se mériterait même selon moi d’être considéré comme un des chefs-d’œuvre de la musique populaire française moderne… rien de moins.
La pièce Cannabis est une chanson funky dans laquelle Nino Ferrer chante les louanges du cannabis, du hasch et de la cocaïne. Très différent des cornichons et pots de moutarde dont il parlait 5 ans plus tôt.