Arstites
Variés accompagnés par l’orchestre de Frankie Francis, Hot Cool
Spice, Bestway productions, 197?
L’orgine
du calypso remonte au 19e siècle et prend sa source probablement
quelque part en Afrique de l'Ouest. Des esclaves déportés à
Trinidad et Tobago y auraient alors traîné des traditions musicales
qui, une fois sur les îles de Trinidad et Tobago, auraient évolué
en ce jazz tropical qu'est le calypso. C'est véritablement pendant
les années 1930 à 1960 que ce style connaît sa plus grande
popularité culminant avec la production de l'album intitulé Calypso
d'Harry Belafonte, en 1956, par la compagnie RCA Victor.
Le
Calypso est avant tout une musique de textes. Un peu à l'image des
soirées micro ouvert de slam ou de hip hop d'aujourd'hui, les
chanteurs de calypso préparaient des textes à saveur politique,
humoristique et parfois même olé olé ;-), qu'ils présentaient
accompagnés par un orchestre lors de soirées de compétition tenues
pendant le carnaval. L'esprit y était très compétitif; d'ailleurs
les chanteurs adoptaient des noms référant à la royauté tels que
Lord, Mighty, King ou encore mon préféré, Lancelot.
À
partir des années 1970, la popularité du calypso commençe à
chuter au profit du reggae jamaicain qui deviendra rapidement
le style le plus populaire des Antilles.
C'est
alors que certains musiciens tentent de renouveler le genre en
s'inspirant des tendances populaires actuelles. Des musiciens, comme
Lord Shorty, développent alors à cette époque, le style SoCa, un
genre musical qui comme son nom l'indique est un savant mélange de
soul (So) et de calypso (Ca) . Bien
qu'il existe de bons disques de SoCa, comme celui-ci de Frankie
Françis et son orchestre, on doit admettre que le SoCa était une
simplification plutôt bête de la musique calypso ; les
arrangements complexes furent simplifiés par l'utilisation de
synthétiseurs au lieu de de sections de cuivre. Les textes riches
sont également disparus et se résument désormais à quelques
phrases parfois même quelques mots visant à stimuler davantage le
'dance floor' que l'esprit dans le genre de : «
Dance to the music, shake your body right! – Lord Shorty – SweetMusic. »
L'album Hot Cool Spice,
particulièrement la chanson Funky Calypso, est un bon exemple de ce
que la musique SoCa à de meilleur à offrir. Malgré une rythmique
ridiculement simple et des paroles se limitant à 'Give
me a Funky Calypso', 'got to get funky, got to get funky tonight' et
'turn me on
!', on
a envie de danser sa vie comme s'il n'y avait pas de lendemain ! Seul
défault : la chanson dure à peine 2 minutes.
Recommandations
: Les 6 volumes de
l'excellente série London is the place for me paruchez Honest Jons vous donneront du plaisir, c'est garantie. Cette
série documente les musiciens originaires de Trinidad et Tobago
ayant migré à Londres pendant les années 1940 à 1960 (+/-).
Vous y trouverez plusieurs noms connus comme Lord Kitchener et
plusieurs moins connus. Superbe.
Je vous recommande également de
trouver une copie (le disque est épuisé) de EP de 4 titres intitulés Voodo de CyrilDiaz. Ce 10'' paru chez Soundway illustre ce qu'est à son meilleur
le jazz enregistré sur l'île pendant les années 1950.
Enfin, pour ceux qui aiment creuser et
brasser la poussière, gardez l'oeil ouvert pour trouver l'un des
nombreux disques de musique calyspo produit par la maison de disque
COOK pendant les années 1950 et 1960. J'éviterais cependant ceux à
thématique steel band ou encore ceux comprennant seulement des
ensembles de percussions.